Que l’on pense à la « Commission de contrôle des opérations électorales » de l’UMP ou à la « Commission chargée de la rénovation et de la déontologie de la vie publique », présidée par l'ancien premier ministre Lionel Jospin, les commissions sont régulièrement mobilisées comme objets et acteurs collectifs du débat public. Compte tenu des logiques médiatiques qui leur confèrent, en les rendant visibles, une forme d'exceptionnalité, ces quelques cas pourraient toutefois faire oublier la récurrence et le caractère fortement routinisé du recours aux commissions au sein de l’État et de nombreuses organisations. Les organisations syndicales ou patronales, les partis politiques et les différents niveaux de l’administration étatique mobilisent la forme commission, devenue une réalité familière pour ses agents et pour les chercheurs qui la rencontrent fréquemment. La commission, en tant qu’espace de débat institué comme mode d’émergence d’une décision / d’un avis / d’une interprétation qui pourront être perçus et présentés comme légitimes, a peu été prise comme objet d'analyse en tant que tel.
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