« L’intersectionnalité », concept importé dans les sciences sociales françaises depuis le milieu des années 2000, est aujourd’hui majoritairement partagé par les chercheurs en sciences sociales ; pour étudier les inégalités et les discriminations il serait nécessaire d’analyser non pas l’impact isolé de chacune des catégories structurant la hiérarchie sociale, mais bien l’imbrication de ces rapports sociaux – de race, de genre, de classe sociale, etc. – et de ses effets sur les individus. Même si ce concept peut paraitre assez simple et évident au premier abord, il soulève de nombreuses questions pour la recherche en santé publique et notamment pour la recherche sur les inégalités sociales de santé. Peut-on, et doit-on, utiliser le concept « d’intersectionnalité » dans les recherches en santé publique ? Comment les chercheurs en santé publique travaillant sur la question des inégalités sociales de santé traitent-ils déjà de l’imbrication des rapports sociaux ? Qu’apporte cette grille d’analyse par rapport à la grille traditionnelle de l’analyse des inégalités sociales de santé ? Quels enjeux méthodologiques engendre-t-elle ? Comment l’introduction du concept d’intersectionnalité peut apporter davantage de réflexivité à la recherche en santé publique ?
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