Le pouvoir emprunte bien souvent des itinéraires sous-jacents, cachés, inconsistants. En deçà de ses manifestations visibles, en deçà des discours officiels élaborés dans des formes codifiées et institutionnalisées, bien avant qu’elle ne s’énonce ni ne s’annonce en tant que telle, en théorie comme en pratique, toute forme de pouvoir est le résultat de multiples processus d’élaboration. Dans des mesures variables selon les époques et les lieux, ces travaux de l’ombre ont laissé des traces dans les archives d’État ou dans d’autres fonds. Nous aimerions orienter notre réflexion non pas vers la définition théorique d’un pouvoir en tant que tel, visible et identifiable, mais au contraire vers la mise en lumière de la multiplicité de ses expressions indirectes. Cette journée d’études a donc pour objectif d’articuler une réflexion transdisciplinaire sur la production des discours qui conduisent à la mise en récit du pouvoir. L’histoire, la géographie, l’urbanisme, la sociologie, l’anthropologie ou encore la philosophie doivent être associées à une entreprise de réévaluation des possibilités épistémologiques offertes par les « littératures grises ».
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