La fabrication et la consommation de boissons alcoolisées articulent une multiplicité de relations sociales, culturelles et économiques. Sur le continent américain, le contact avec les Européens a apporté non seulement de nouveaux fruits fermentables mais aussi de nouvelles boissons et techniques de distillation qui ont participé progressivement à des mécanismes de pouvoir, d’aliénation et de subordination des populations locales. La fabrication du vin et de la bière sur le nouveau continent a accompagné les changements des paysages et de modes de travail. Boissons autochtones et allochtones ont par ailleurs suivi, partiellement, un processus de métissage sur les plans des techniques artisanales et des savoir-faire. L’existence préalable de boissons alcoolisées locales a généré aussi, dès le contact et jusqu’à nos jours, des usages, coutumes et espaces de socialisation souvent distincts selon l’origine de la boisson consommée.
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